~ EAN 0 :: Résurrection
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 Mademoiselle Ambroise ~ { Validée }

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Mademoiselle Ambroise
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Mademoiselle Ambroise

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MessageSujet: Mademoiselle Ambroise ~ { Validée }   Mademoiselle Ambroise ~ { Validée } EmptyDim 8 Mar - 5:18

Mademoiselle Ambroise ~ { Validée } Mademoiselleambroise


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Lei non può sentire…
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◊‡◊ Nom : Zeno
◊‡◊ Prénom : Ambra
◊‡◊ Surnom : Puisque ces appellations précédentes sont devenues obsolètes, je n’y répondrai plus. Veuillez m’appeler Mademoiselle Ambroise. Ou alors ne m’appelez pas du tout.
◊‡◊ Sexe : Féminin, bien sûr. Faut-il donc tout vous dire ?
◊‡◊ Age : Aussi surprenant que ça puisse parfois paraître, 20 ans.
◊‡◊ Rang : Voltigeuse et Cartomancienne au Cirque de l’étrange Mister J.
◊‡◊ Orientation Sexuelle : Variable. Très variable.

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..I passi…
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◊‡◊ Description physique :

    Le dernier numéro était épatant ! Vous n’en revenez toujours pas. Mais le suivant est sur le point de débuter alors, comme tous vos semblables spectateurs, vous faîtes silence et attendez la suite des événements. Vous êtes surpris de voir une petite silhouette s’avancer d’une démarche gracile jusqu’au centre de la piste. Une fillette ? Non. Vous n’en êtes pas certain. Ses cheveux ondulés sont coupés courts, jusqu’au bas de ses oreilles, chatouillant le haut de sa nuque alors qu’elle lève gracieusement un bras, exécute un délicat rond de jambe et s’incline, retirant son chapeau haut de forme qu'elle dépose à même le sol de sciure. Elle a beau s’adresser au publique, vous avez l’étrange impression, au moment où elle se redresse, qu’elle n’est là que pour vous et personne d’autre. Sans doute un jeu de l’éclairage. C’est aussi cet éclairage qui fait scintiller le juste-au-corps de la demoiselle, enserrant sa silhouette dans un écrin de perles et de diamants.
    Un cheval franchit à son tour le rideau qu’on lui écarte et s’élance dans un galop délié sur le pourtour de la piste. Il est énorme, d’un noir si profond que les reflets de son pelage en paraissent éblouissants. Sa longue crinière tout comme le crin de sa queue, jusqu’aux poils qui chutent sur ses sabots sont aussi ondulés que les cheveux de la voltigeuse. L’animal est imposant, puissant. Chacun de ses muscles roule sous sa robe de ténèbres. Un étrange frisson commence alors à vous remonter l’échine. La jeune fille, qui soudain vous semble décidément très petite s’élance sur la route de l’animal. Pendant un instant, vous avez le souffle coupé en imaginant cette frêle créature faire face à cette montagne de muscles au galop. Mais elle bondit, gracieuse, ses bras glissant sur l’encolure de l’étalon. Le mouvement est fluide, souple, tellement bien dosé qu’elle se retrouve debout sur le dos de l’animal les bras levés sans que vous ne soyez certain d’avoir saisi toute l’élégance de cette simple montée. Vous applaudissez, malgré vous, et regrettez votre geste qui brusquement vous semble irrespectueux devant ce spectacle d’une beauté telle que le silence doit nécessairement s’imposer.
    La demoiselle enchaîne les figures, avec une souplesse étonnante, semblant voler sur le cheval sans subir les à-coups de son galop fluide. Tout au long de ce numéro pourtant de courte durée, vous êtes resté muet, effrayé en réalisant que lorsqu’elle aura quitté la piste, vous vous retrouverez encore à rêvez de cette jeune fille en parfait accord avec sa bête. Elle tend un bras devant elle, comme si elle désirait vous inviter à partager ce qu’elle doit ressentir en cet instant. Ses yeux sont presque clos, dans cette union parfaite de l’humain et de l’animal. Elle paraît en transe, et vous n’êtes plus sous ce chapiteau. Elle vous a emporté, plus loin encore que vous ne l’auriez imaginé. Et alors que vous ne pouvez défaire vos yeux d’elle, vous avez l’étrange impression qu’elle est beaucoup plus grande, irradiant de passion dans son art.

    Le numéro est achevé depuis plus d’un quart d’heure à présent mais la silhouette brillante voltige encore devant vos yeux. La vibration pourtant inaudible du galop semble hanter chaque parcelle de votre corps. A moins qu’il ne s’agisse que du battement de votre cœur ? Vous ne pouvez pas rester. Impossible. Vous devez la revoir, ne serait-ce que pour vous assurer qu’elle a bien existé. Alors vous vous levez, et, conscient de votre impudence, vous vous égarez à pas de loup entre les tentes et autres caravanes. Ce qui vous fera sans doute choisir définitivement la bonne, c’est le cheval qui est gravé sur la porte. Et alors que vous êtes enfin face à ce dernier rempart, vous vous figez : est-ce une bonne idée ? Peut-être auriez-vous fait demi-tour, si la porte ne s’était pas subitement ouverte. A contre-jour, vous distinguez la silhouette, vêtue d’un simple peignoir de satin. Les formes sont présentes. Beaucoup plus que ce que vous croyez avoir aperçu sur scène. Des hanches auxquelles il était aisé de s’agripper, une poitrine que vous ne pouvez que supposer le relief appétissant sous le satin. Vous ne voyez pas grand chose d’autre, son visage est plongé dans l’ombre. Mais elle vous fait signe, tend sa main vers vous et, dans un mouvement souple du poignet, vous invite à la suivre à l’intérieur. Pourquoi hésiter ?
    Elle vous tourne le dos. Mais enfin dans la lumière, vous pouvez l’apercevoir. Ses cheveux sont d’un noir aux reflets bleu violacés, et ne s’arrêtent effectivement qu’à l’aube de cette nuque qui plonge sous le satin. Vous suivez la descente malgré vous, imaginant à raison un dos et une taille aussi souples que musclés se terminant par une chute de rein à couper le souffle. Vos yeux caressent sans doute plus que de raison ce fessier musclé et bien rebondi. Mais la contemplation s’arrête malgré vous. Elle se retourne et… Oui, elle est vraiment petite. Du coin de l’œil, vous apercevez la tenue qu’elle portait sur la piste. Une tenue faire pour comprimer la poitrine, amoindrie la féminité. Voilà pourquoi vous aviez cru voir une enfant.
    Mais c’est bel et bien une femme. Elle vous parle, et sa voix veloutée teinté d’un délicieux accent italien vous étonne. Un tantinet cassée, sa sensualité vous chasse immédiatement le souvenir d’une enfant. Vos yeux se posent un instant sur ses lèvres pulpeuses mais si peu souriantes. Vous remontez le long de la courbure de son nez fin pour tomber sur ses yeux félins, entre l’or et l’ambre. Un regard perçant, presque dérangeant. Et malgré la teinte chaleureuse, elle vous semble étrangement glaciale. A moins qu'il ne s'agisse de mélancolie? Elle porte encore le maquillage du spectacle, un papillon peint sur son visage. D’ailleurs elle en porte d’autres, qui plongent dans le décolleté. Du maquillage également ? Vous n’en êtes pas sûr. On dirait des tatouages, un essaim d’ailes colorées caressant sa peau de pêche légèrement hâlée. Combien de papillons exactement ? Vous n’osez pas imaginer jusqu’où ils plongent, mais, comme devinant vos pensées sans mal, elle répond du creux des seins jusqu’à entourer l’épaule gauche. Mais inutile d’imaginer aller vérifier.

    Elle vous dit de vous asseoir. C’est un ordre clair malgré le ton merveilleusement vibrant de sa voix. Elle s’installe également, son peignoir se relevant sur des jambes parfaitement musclées, très légèrement dorées par le soleil. Elle saisit entre ses doigts des cartes usées qu’elle commence à battre avec une agilité qui vous semble bien proche de celle des magiciens. Quel tour va-t-elle vous faire ? Elle répand les cartes en une courbe sur la petite table devant elle, en retourne une et vous la tend. Sans hésiter, vous la prenez, effleurant sa main au passage. Elle a la peau bien douce, comme vous deviez le supposer…



◊‡◊ Description psychologique :

    Cessez donc de me fixer et rendez-mois ma carte. Merci. Inutile de poser des questions, et laissez moi parler. Non, les cartes sue tu vois déposée sur l’autre table dans un ordre étrange, ce n’est que ma partie de solitaire. Tu crois vraiment que je m’embarrasse de mysticisme à longueur de journée, mulo ?
    Laisses tomber. Ton destin m’intéresse aussi peu que toi. Je sais pourquoi tu es venu, et ce n’est certainement pas pour entendre la bonne aventure. Qu’est-ce que tu espère ? Saisir la complexité de l’esprit d’un oracle ? Je n’ai rien d’un oracle. Je suis voltigeuse, comme tu l’as vu. Les cartes, c’est le monde. L’animal, c’est mon âme. Sur la piste, je suis toute puissante. Devant un client, je ne suis qu’un panneau d’affichage que de toute manière il est trop bête pour suivre.
    Toi aussi tu t’es égaré sur ton chemin de vie, mais dans le fond, c’était ce que tu voulais, non ? Regardes-moi dans les yeux quand je te parles !
    Aaaah, uomini sono pecore. Pour les affinités, nous verrons plus tard. Je sais aussi que tu peux me satisfaire, sinon je ne t’aurai même pas ouvert ma porte. Donc tu voulais savoir qui je suis, n’est-ce pas ? Alors soit un peu attentif, caro, car je ne vais pas me répéter. J’ai horreur de me répéter.
    Je n’ai que deux intérêts dans la vie. Mes cartes, et mes chevaux. Mes cartes, car elles sont un outil ma foi fort utile pour découvrir des choses intéressantes, pour savoir où être au bon moment. Ma mère n’exploitait pas assez ce don à mon goût. Tu sais, c’est amusant de jouer avec le destin des autres. Ça donne une impression de puissance. Pourtant, rien n’est plus immuable que le destin. Tu pense changer le tien ? alors détrompes-toi. Je ne suis que le témoin. Mais si ce que je prédis n’arrive pas, c’est aussi peut-être parce que j’ai menti. La plupart des gens qui franchissent mon seuil ne veut pas vraiment savoir ce que l’avenir leur réserve. Ils veulent du rêve. Après tout, nous sommes au cirque, non ? Alors je leur dit ce qu’ils veulent entendre. Un peu comme je le fais avec toi…
    Pour les cheveaux, c’est très différents. Ils sont si… Enfin tu ne pourrais pas comprendre. Il existe tant de théorie sur la relation entre l’homme et le cheval. Tu sais, la théorie du cavalier qui fait corps avec sa monture. Mais c’est bien là que se situe l’erreur. Il ne s’agit pas que d’une union. C’est un sacrifice, profond, unique. De ceux que l’on ne peut faire qu’une fois dans la vie. Tu sais, carissimo, on a qu’un seul cœur. Ceux qui le prétendent un jour brisé et qui retrouvent l’amour n’ont tout simplement pas encore réellement connu la souffrance.
    Arrêtes tes supposition, moi non plus je ne connais pas cette souffrance. Mon cœur est entier, car mon amour ne pourra qu’être éternel envers mes chers chevaux. Voilà pour mes passions.

    Ne cherche pas, je ne suis pas si complexe que tu te plait à l’imaginer. Tout est très simple. Tu me plais, ou tu ne me plais pas. Je ne remets pas mes premières impressions en question. Je ne fais que laisser penser que je les remets en question. Mais je ressens, dès les premiers instants, quelle genre de personne me fait face. Ne cherche pas une quelconque bonté. Si je te raconte tout ça, c’est juste parce que tu as une bonne tête. Je me fiche pas mal du monde tel qu’il est, de la souffrance humaine, des bébé phoques transformés en manteaux, du réchauffement planétaire. Je me fiche des choses telles qu’elles sont. La seule chose qui peut me divertir, c’est le monde dans son devenir. Mais c’est un cercle vicieux, vois-tu. Car dès que le future devient présent, il ne m’est plus d’aucun intérêt. Je suis vouée à n’être qu’un témoin qui attend quelque chose.

    La nudité ne te dérange pas ? Non parce que je dois me rhabiller pour le salut final. Ouvre le tiroir à ta droite et donnes-moi le premier soutient-gorge que tu trouve… Oui, je sais, il est moche. C’est fait pour étouffer ma poitrine, pas pour t'aguicher. Pour ça, c’est le tiroir à ta gauche. On, n’espère pas l’ouvrir. Peut-être que tu en découvrira une partie plus tard. Mais pour le moment, je dois reprendre le costume de voltigeuse. Non, pas celui avec les perles et le strass, trop brillant. J’en ai un autre, pour me faire moins flagrante parmi les autres artistes. Passes-moi mon chapeau. Oui, celui avec de la dentelle. J’aime beaucoup ce genre de chapeaux, tu sais. C’est le genre de chose qui rend élégante les tenues les plus obscènes.

    Ah, voilà encore une chose que j’aime bien, l’obscénité. Ceux qui savent s’en servir la font passer pour de la sensualité. Oui, je suis très obscène. Mais toi aussi, tesoro. Je sais très bien que chercher à savoir un peu qui je suis n’est bien entendu pas la seule et unique chose qui t’a fait venir jusqu’ici. Mais ne t’inquiète pas, je suis intéressée aussi. Si tu ne veux pas admirer le final, tu peux rester ici, je m’occuperai de toi à mon retour. Et après, tu t’occuperas de moi. Je suis directe, c’est vrai. Quand il me faut dire quelque chose, je le dis. Parfois je manque de tact, ou alors je fais preuve de finesse. Peut-être que je suis double, ou triple, ou quadruple. Dame de pique, de trèfle, de carreau ou de cœur… Carreau ou cœur ce soir ? Tu le sauras un peu plus tard. Au lieu de te prendre la tête avec ça, passes-moi plutôt un caramel, il y en a sur la table.

    Donc pour poursuivre, je n’aime pas vraiment l’hypocrisie. Je dis ce que je pense. Enfin, seulement quand j’ai envie de le dire. Oui, je mens. Oh la la, tout de suite les grands mots. Mais tu ne cherche pas la sincérité, juste quelques réponses et une partie de jambes en l’air. Tu as eu la première partie, pour la seconde, il te faudra patienter. Mais je sais déjà que tu ne le regrettera pas.
    Ou peut-être suis-je juste en train de te dire ce que tu désires entendre.

    Ah ? Tu réalise enfin ? Et oui, piccolo, tu ne sauras finalement jamais vraiment qui je suis. Mais tu t’en fiche finalement.
    Désillusion, passion, mélancolie, fougue… Il existe tant de termes et pourtant, chacun n’en connaîtra qu’une infime partie. Non, je ne me protège pas. Je n’aime juste pas perdre mon temps avec mes propres banalités quand je peux mépriser celles des autres. Non, je ne suis pas gentille. Je ne me limite pas à des notions aussi illusoires que le bien ou le mal. Ce n’est qu’une invention du genre humain. Mes chevaux se moquent pas mal que je sois une sainte ou une tueuse en série. Tant que je les aime sincèrement.
    Non, toi je ne pourrai pas t’aimer. Mais tu n’as pas besoin de ça pour prendre ton pied de toute manière.


Dernière édition par Mademoiselle Ambroise le Mar 10 Mar - 20:03, édité 1 fois
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Mademoiselle Ambroise
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MessageSujet: Re: Mademoiselle Ambroise ~ { Validée }   Mademoiselle Ambroise ~ { Validée } EmptyDim 8 Mar - 20:47

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… Della mia cavalcatura…
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◊‡◊ Histoire :

    « Moi bello bello bello amore, sei il moi paradiso.
    When you say I’m yours, when you ask me to stay,
    Siamo soli, soli al mondo… »


    L’amour ne se donne jamais moitié. Vittoria le disait toujours, et le pensait encore sincèrement. Elle avait tout quitté, absolument tout, pour vivre l’enfer. Mais aussi l’amour. Autrefois, elle avait une belle vie. Fille d’un homme politique de Venise, elle obtenait tout ce qu’elle pouvait désirer. Mais ce n’est qu’en croisant le regard brûlant de ce gitan qu’elle a su ce qu’elle désirait vraiment.
    « Hijos del Viento » était un groupe de gitans qui parcouraient l’Europe avec un troupeau de chevaux tous plus magnifiques les uns que les autres. Et chaque homme et femme de cette grande famille semblait être venu au monde sur un étalon au galop. Pour vivre, ils s’arrêtaient de ville en ville pour présenter leurs spectacles, montrer au monde ce à côté de quoi tous passaient sans s’en rendre compte.
    Et c’était à Venise qu’elle a vu apparaître son prince charmant sur son beau cheval blanc. Bon, d’accord, c’était une jument. Grise. Pas la plus belle. Mais l’homme, lui… Hm…
    L’amour fut réciproque et elle avait choisi de le suivre à tout jamais, quittant sa vie confortable pour une existence sur les routes, dans des caravanes. Elle aurait pu trouvé cette vie parfaite.
    Mais il y avait Thalia.
    Thalia était une petite femme âgée, la mère du gitant dont elle était tombée amoureuse. Accessoirement, c’était aussi la doyenne/matriarche de la troupe. Thalia, c’était la vieille folle qui arnaquait les gens en leur disant la bonne aventure. Et surtout, Thalia, c’était l’enfer de Vittoria. Oui, cette vieille dame ne voyait pas d’un très bon œil l’incrustration d’une « étrangère » dans sa précieuse famille du voyage. Elle n’aimait pas la vénitienne. Non, elle la détestait, Vittoria le savait. Et c’était réciproque.
    D’ailleurs la haine de Vittoria pour sa belle mère n’avait fait qu’augmenter avec les années. Cette vieille folle l’avait empêchée d’épouser son gitan d’amour. Elle la laissait suivre la troupe, mais l’isolait de tous dans l’espoir peut-être qu’elle renonce. Mais elle ne voulait pas renoncer. Et aujourd’hui encore moins, alors qu’elle venait de mettre au monde le fruit de son amour.
    Sa petite Ambra dormait paisiblement entre ses bras et Vittoria ne regrettait plus rien. Et tant pis si cette enfant n’avait pas le droit de porter le nom de son père, elle portera celui des Zeno avec fierté.

    }|{


    Ylenzo trouvait cette petite absolument fascinante. Et ce, depuis le matin où il l’avait trouvée endormie entre les sabots de Madre Luna, la jument grise. Aucun enfant, même gitan, n’avait le cran de faire une chose pareille avec autant d’insouciance. Mais pas la petite Ambra. Pire encore, la jument, d’ordinaire fougueuse, était paisible, comme si elle veillait sur la petite. Ambra était une fille du vent, comme tous les enfants de la troupe.
    Mais par prudence, il avait demandé l’autorisation à Thalia de la prendre avec les autres enfants dans ses leçons d’équitation. Il s’attendait déjà à un refus. D’abord parce qu’il connaissait l’aversion de leur mère à tous pour Vittoria (qu’il n’aimait pas non plus, soit dit en passant) et ensuite parce qu’il fallait bien avouer que Ambra était encore un peu jeune. Ils attendaient environ six ans, avant de placer un enfant en selle. Ambra n’en avait que quatre.
    Et Thalia a dit oui, sans même chercher à y mettre la moindre opposition.
    Ambra avait huit ans à présent, et elle surpassait de loin ses petits camarades. Non pas parce qu’elle était particulièrement douée physiquement, mais elle avait un don avec les chevaux. Non, ça frôlait le surnaturel à ce stade. Elle n’avait pas besoin de hurler un ordre pour que le cheval se cambre, ou s’incline. Elle le disait, d’une voix tranquille, et la bête obéissait. Même l’Andalou, un étalon brun de Camargue qu’on interdisait aux enfants d’approcher obéissait à Ambra. Hormis les adultes, elle était la seule à pouvoir le monter, sans le moindre problème, se dressant sur le dos de l’animal, en appuis sur ses mains.
    Mais ce talent l’effrayait un peu, il fallait l’avouer. Ambra était isolée des autres enfants qui l’appelaient sans arrêt « pequeñas Venecia », la petite Venise. Ce à quoi elle répondait, le regard empli de colère « non sono piccola ! » Mais… Oui, elle était petite. Même pour son âge. A huit ans, elle avait la taille des petits de six. Mais ce n’était pas la seule chose qui la rendait furieuse. Plus que d’être traitée de petite, par ces mots ils la traitaient d’étrangère, la dénigraient ouvertement.
    Ambra avait bien encaissé, mais ce jour-là, Ylenzo devait bien avouer qu’elle lui a fait peur. Elle montait l’Andalou, exécutant les figures imposées par le gitant sans trop de problèmes. Un des gamin avait critiqué son manque de grâce. Il était vrai que sur ce point, Ambra avait encore des progrès à faire. Et le petit a ajouté la traditionnelle insulte.
    Ylenzo ne saurait dire ce qui s’est passé exactement. Il a vu la fillette agenouillée sur l’étalon se pencher vers l’imposante tête. Il a vu l’oreille de l’Andalou se trouver vers le visage d’Ambra. Puis le cheval s’est cambré, faisant chuter la petite qui, habituée, roula sur le sol sans se faire mal. Puis l’animal chargea en direction des enfants. Non, d’un seul enfant.
    Ce petit a passé trois jours dans le coma. Un accident pour eux. Mais Ylenzo n’oubliera jamais le sourire qui apparut à peine une fraction de secondes sur le visage d’Ambra, ni même son regard de froide satisfaction alors que les sabots de l’Andalou heurtèrent le corps du pauvre enfant.
    Ylenzo vit le diable ce jour-là.

    }|{


    Diego avait ouvert la bouche pour se justifier, mais aucun son ne sortait. Il n’avait pas eu le choix. Ça faisait des années que la situation empirait. Et ce soir, Vittoria avait dépassé, et de lui, les bornes. Pourtant il l’aimait. Il l’adorait, même. Mais il fallait faire un choix. Et entre son amour et sa famille…
    Thalia l’avait prévenu pourtant. Vittoria n’était pas faîtes pour se mêler à ce monde. Vittoria n’avait pas une réelle conscience de bien ou de mal. Elle poussait leur fille à haïr les gitans. Sinon pourquoi Ambra aurait-elle poussé l’Andalou à piétiner un enfant ? Et pourquoi enseignait-elle sa langue maudite d’italienne à une petite fille qui devrait plutôt apprendre l’espagnol ? Vittoria avait commis une ultime erreur en voulant empêcher Ambra de s’approcher des chevaux. Elle avait provoqué Thalia, disant que puisqu’elle n’avait pas sa place ici, elle ne les laissera pas prendre sa fille.
    Non, Ambra n’appartenait pas à la famille pas entièrement tout du moins. Et Diego savait pertinemment qu’il n’aurait aucun droit sur son enfant si Vittoria décidait de partir avec leur petite. Il aurait pu renoncer, il aimait assez Vittoria pour la laisser partir, mais Thalia avait raison…
    Ambra ne devait en aucun cas partir maintenant.
    Il ignorait pourquoi, mais il voyait dans le regard de sa fille la même ombre sinistre que dans celui de sa mère. Une ombre puissante, qui semblait tout savoir devous et de ce qui allait vous tomber dessus. Un regard froid et pourtant moqueur.
    Le même regard qu’Ambra avait en ce moment même alors qu’elle fixait son père qui lui était assis sur l’Andalou.
    Entre l’homme à cheval et la fillette de dix ans, le cadavre disloqué de Vittoria gisait. Le sang avait cessé de couler sur le sol de sciure et commençait é brunir sur les pattes antérieures de l’Andalou.
    Diego referma la bouche. Il n’avait rien à dire face à sa fille. Existait-il une justification valable qu’un père pourrait utiliser pour expliquer à son enfant le meurtre de sa mère ?
    Ambra finit par détourner les yeux, haussant les épaules négligemment.
    « Mamma era debola. »
    « Maman était faible. »


    }|{


    « Pourquoi tu n’as rien fait , Ambrosia? Tu le savais pourtant. »

    Thalia portait un regard dur sur sa petite fille. Elle attendait une réponse. Mais la seule chose que la fillette fit, ce fut hausser les épaules, comme elle l’avait fait face à son père des années plus tôt. Maintenant, Ambra avait dix-huit ans et tenait faisait tournoyer une lettre noire entre ses doigts.

    « Peu importe le pourquoi, Thalia. Na m’as-tu pas enseigné que le destin était immuable ? Aurais-je pu la sauver ? Aurais-je voulu la sauver ? Ou ai-je voulu la voir mourir ? Tu ne le sauras pas. Il n’y a qu’en moi que tu ne peux pas lire. Et comme tu me l’a enseigné aussi, il faut conserver les meilleurs cartes dans son jeu aussi longtemps que possible. »

    Thalia fit un grand sourire à sa petite fille, perdant son expression dure, et commença à battre les cartes. Même si au regard des autre, Ambra n’était pas de la famille, pour elle, sa petite Ambrosia était bel et bien des leurs. Thalia aimait sincèrement la petite. Elle était brillante, perspicace, douée dans bien des domaines… Déjà Ambra s’était faite un nom dans le domaine de la voltige. Ses talents ne se limitaient pas uniquement aux « Hijo del Viento ». Il arrivait fréquemment qu’entre deux leçons par correspondance, elle parte un mois durant pour rejoindre une autre troupe, le temps d’un numéro en solo.
    Elle retourna quelques cartes sur la table devant elle.

    « Cette fois, c’est différent. »
    « Je sais. Si je pars, je ne reviendrai plus jamais. Tu me perdras, Thalia. »
    « Je savais que j’allais te perdre avant même ta naissance, Ambrosia. J’ignorais juste le comment. Mais je préfère te voir proche du démon que loin de tout ce qui fait ce que tu es… Ce que nous sommes. »

    Ambra déposa la lettre sur la table, par-dessus les cartes retournée de Thalia qui changea de sujet.

    « Amadeus naîtra demain… Le jour de ton départ. Mais il t’appartient déjà. Dans un an, il t’attendras. »
    Ambra hocha la tête.

    « Ambrosia… Avant de partir, dis-moi. »

    Thalia réunit ses cartes pour les poser dans le coin de la table. Ambra sorti les siennes et commença à les battre, levant ensuite la première du tas devant ses yeux pour ensuite la poser sur la table.

    « Je vois… Mais la mort ne m’empêchera pas de veiller sur toi. »
    « Je le sais, Thalia. »

    }|{


    Ambra Zeno se retourna, alors que les imposantes grilles se refermaient derrière elle. Avait-elle terminé sa scolarité ? Oh, elle aurait pu rester une année de plus. Mais à quoi bon ? Elle avait un devoir à accomplir.
    Et les chevaux lui manquaient. Ses chevaux lui manquaient.
    Son passage à l’école lui a cependant été utile pour se perfectionner. En peu de temps, elle avait acquis une souplesse et une grâce qui allaient rendre son talent pas seulement impressionnant, mais exceptionnel. Elle était prête, à présent.

    Ambra sourit et s’éloigna à pieds, sans le moindre bagages, dans une nuit noire qui ne l’effrayait pas le moins du monde. Au bout de quelques heures, elle entendit un hennissement. Et se rapprochant au trot, un superbe frison s’avança jusqu’à elle. Il n’avait pas de selle, juste un cordon autour du cou au bout duquel pendant une petite sacoche de cuir. A l’intérieur, elle trouva un vieux jeu de cartes, et une lettre écrite de la main de Thalia. Les mots qui y étaient inscrits ? Oh, rien qui ne puisse vous intéresser.

    }|{


    Il n’avait pas l’air d’y croire. Enfin, pas beaucoup. Peut-être s’en amusait-il. Difficile pour un regard extérieur de se faire une idée. Une chose était certaine, il était si flamboyant que la petite aux cheveux de jais paraissait n’être qu’une ombre en face de lui. Mais elle ne s’arrêta pas à se détail. Assise en face de Joker, la jeune fille brassa ses cartes, débutant sa prédiction.

    « Je ne suis pas là pour vous parler d’argent ou de chance. Juste un peu d’amour et de destin. N’allez pas croire que j’en veux à votre argent, j’en ai bien assez pour faire vivre mes amours de chevaux. »

    Elle déposa trois cartes sur la table, face vers le bas, puis retourna celle à sa gauche.

    « Je sais qu’il y avait un lit à baldaquin, et un amour porté sur le porte-feuille. Mais ce passé ne me regarde pas, aussi ne vais-je pas m’y attarder.

    Elle retourna la carte du milieu.

    « Je devrais peut-être vous trouvez monstrueux ? Non, vous êtes bien pire que ça. Hélas que là où les gens comme vous et moi voient de la passion, le commun des mortels voient de l’horreur. Mais vos pensées ne me regardent pas plus que votre passé. Si nous passions à votre avenir ? »

    Elle retourna la dernière carte, et une dame de cœur apparu.

    « Voilà un phénomène intéressant. On vous attend, le saviez-vous ? Je suppose que oui. Ou si non, vous le savez maintenant. Mais il y a autre chose que vous savez, et que je sais. »

    Elle retourna la dame de cœur, et au lieu du revers de la carte, une dame de pique apparu.

    « Appelez-moi Mademoiselle Ambroise. Et oui, je suis intéressée. Tant que je peux emporter avec moi mes chevaux et mes cartes… »



◊‡◊ Autre : Un mètre cinquante-six, c'est petit, oui... ET ALORS???

————————————————————
… Sulle carte della Sua vita.
————————————————————


◊‡◊ Comment avez-vous découvert le forum? Mes cartes sont bavardes.
◊‡◊ Étiez-vous sur l'une des anciennes versions? Pas que je m'en souvienne.
◊‡◊ Avez-vous des questions ou des suggestions? Un jour, peut-être...
◊‡◊ Le forum vous plait-il? La réponse est-elle aussi utile que la question?
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Mademoiselle Ambroise
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MessageSujet: Re: Mademoiselle Ambroise ~ { Validée }   Mademoiselle Ambroise ~ { Validée } EmptyMar 10 Mar - 20:06

Fiche terminée, normalement.
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Michiyo Ichihara
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MessageSujet: Re: Mademoiselle Ambroise ~ { Validée }   Mademoiselle Ambroise ~ { Validée } EmptyMar 10 Mar - 22:11

Magnifique fiche! Tu es validée sur le champs. Bon jeu! =)

Ps: N'oublie pas d'aller générer ta fiche administrative dans ton profil! ^^
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Mademoiselle Ambroise ~ { Validée }

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